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Aux Ursulines, il n'y a pas de club de BMX mais une grande « famille »

S’ils le pouvaient, ils passeraient leur vie à rouler avec leur BMX. Même pour partir en vacances, ils l’emportent. « C’est obligatoire sinon je déprime », confie Ludo, 33 ans. « Si tu pars sans ton vélo, tu vois un spot et tu te dis que tu devras y revenir », poursuit-il. En vacances ou à Bruxelles, son esprit est en mode BMX : « quand tu te balades, tu vois les rampes et les escaliers. C’est une maladie mais c’est comme ça que tu trouves les bons spots ».

Cela fait huit ans et demi qu’il fait du BMX. Sa passion est inscrite en lui jusqu’au bout des doigts où sont tatoués ces mots : « Ride my bike ». Et il compte bien transmettre sa passion à ses deux enfants. Le dernier est âgé de quelques mois mais l’aînée a déjà son vélo.

Pour pratiquer son sport, il se rend au square des Ursulines où il rejoint d’autres riders. S’ils ne forment pas un club, tous se connaissent. « Quand j’ai commencé, on était moins de dix. Aujourd’hui, on est cinquante », déclare-t-il.

« Si un nouveau arrive, on le coache »

Loufti, 45 ans, faisait du BMX lorsqu’il était adolescent. Aujourd’hui, il emmène son fils, Rayane, 12 ans, aux Ursulines. « Rayane est monté sur un BMX à l’âge de quatre ans. Il a appris avec Jimmy Van Belle, un ancien champion du monde de BMX », raconte-t-il fièrement. Rayane est un des plus jeunes mais quand Carlito, 19 ans, se rend au skatepark, il n’hésite pas à l’appeler. « Il n’y a pas de calcul d’âge », déclare Ludo. Ni de niveau : « si un nouveau arrive, on le coache. Chacun connaît des trucs et les transmet. Un jour, j’ai même échangé des cours de vélo contre des tatouages », se rappelle Ludo.

« Quand t'arrives dans un skatepark et que tu pratiques le même sport, tu te fais des amis »

Carlito, lui, s’est lancé dans le BMX après avoir vu les autres. « J’ai vu un gars rouler et je me suis dit que j’allais faire pareil. J’ai appris au fur et à mesure », note-t-il. Ce fut la même expérience pour Logan, 18 ans. Il fait du BMX depuis trois ans mais est arrivé en Belgique – depuis la France - il y a un an pour étudier : « quand t'arrives dans un skatepark et que tu pratiques le même sport, tu te fais des amis. Ce sont les vieux qui m’ont appris. On se respecte, on attend son tour pour le bowl. C’est une famille. Même si comme dans toute famille, il peut aussi y avoir des problèmes ».

« Bruxelles manque d’infrastructures pour les BMX »

Toute la « famille » est d’accord sur un point : Bruxelles manque d’infrastructures pour les BMX. « Mon fils appelle le skatepark des Ursulines un mini-skatepark. Si les riders vont rouler ailleurs, c’est parce qu’ils en ont marre de tourner en rond ici. Il y a eu un skatepark à Laeken mais il a fermé. A Anderlecht, le Planet Park n’est pas bien pour les BMX », déclare Loufti. « Bruxelles est une capitale et n’a même pas un bon skatepark, enchaîne Logan. Il est trop petit, les courbes sont trop rapprochées. Au Luxembourg, près d’où je viens, il y a une petite ville et le skatepark y est meilleur ». « Et pourtant, les touristes viennent souvent nous prendre en photo. On fait de la pub pour Bruxelles et on ne nous remercie pas », conclut Ludo.

En attendant, faute d’un autre endroit, ils prennent soin du skatepark des Ursulines. Ils se sont arrangés avec un commerce à proximité pour emprunter un balai. Lorsqu’ils arrivent au skatepark le matin, ils balayent les débris de verre laissés par les guindailleurs de la veille. Cela permet aux enfants (mais aussi aux plus grands) d’aller sur le skatepark sans risquer de se blesser. Et puis, lorsqu’ils souhaitent avoir plus d’espace et rencontrer d’autres riders, Ludo, Carlito et les autres s’organisent pour covoiturer et se rendre à des compétitions à Liège, en Flandre ou même en Espagne.

Un article de Violaine Jadoul

Photos par Jonathan Borms